Change we must...

Change we must...
Photo by Pawel Czerwinski / Unsplash

...to live again. (Jon Anderson - singer and songwriter)
(Nous devons changer pour revivre - Jon Anderson - chanteur et compositeur)

Mon éducation m'a appris que pour me sentir en sécurité je ne devais jamais rien changer, compter toujours sur ma famille et mes amis "à la vie à la mort" et trouver LE boulot qui allait me donner la sécurité financière toute ma vie. J'y ai cru longtemps, un peu trop pour mon équilibre. Ça ne marchait pas du tout. Ni le boulot, ni les gens, et je n'ai pas osé en changer pendant des années. J'étais stressée à fond, en adaptation constante, nourrie depuis le biberon aux scénarios catastrophistes, présentés comme des trousses d'urgence "au cas où le pire arrive pour te préparer" et là, miracle, évidemment, il n'arrivait rien. Pas de gros problème mais - oh surprise ! - pas de gros fun non plus.

C'était juste très fatiguant de se préparer quotidiennement à faire l'Everest quand on finit par aller se balader au Mont Saint-Anne (pour les Québécois) ou sur le Massif du Pilat (pour les Français).

Tant que j'ai cru à la fable de "se préparer pour le pire ça empêche les problèmes" j'ai usé mon énergie à fond. Le jour. La nuit. C'est épuisant. Je ne vous le conseille pas.

Le défi c'est d'arriver à changer ces tendances là. Parce que les pensées qui ont eu du poids pendant des années sont comme des voitures sur l'autoroute : ça déboule à toute vitesse et sans prévenir. Quiconque s'est déjà engagé dans une bretelle d'accès sait de quoi je parle.

Pour commencer à changer, j'ai dû apprendre qu'il existait autre chose. M'assouplir. Découvrir et expérimenter de nouvelles façons de penser et de vivre. Changer de pays m'a aidée, lire énormément d'histoire, de psycho et de socio aussi.

Pour parvenir à changer, j'ai eu besoin du regard de personnes bienveillantes, capables de voir autant mes qualités que mes difficultés. J'ai reçu des reflets honnêtes, à ma demande, qui m'ont fait ressentir ma propre authenticité. Des thérapeutes, des ami.es de confiance qui m'ont aidée à grandir et je leur en suis très reconnaissante. Ces personnes ont eu réellement confiance en moi et me l'ont fait sentir avant même que je sois capable d'aller là.

C'est le plus beau cadeau que j'ai reçu : être vue telle que je suis a créé une résonnance profonde à l'intérieur, comme un diapason qui donne le ton à tout le reste. Cette sensation est comme un phare quand je me perds de vue. C'est là que je trouve ma sécurité.

C'est aussi le plus beau cadeau que j'essaie de donner au quotidien à mon entourage, par petites touches, en validant que c'est bon pour l'autre. Une vision positive, des encouragements, un rappel des forces et aussi de la bienveillance pour les vulnérabilités que nous avons tous en partage.

Ce qu'on appelle l'humanité.